Étude de marché et The Old Oak
[Traduit de l’anglais rapidement]
J’ai assisté hier soir à une avant-première du nouveau film de Ken Loach, The Old Oak, qui pourrait être son dernier, au Cinéma du Panthéon, grâce à un festival organisé par Les Cinémas Indépendants Parisiens. C’est un film magnifique et émouvant, je le recommande.
Je vais bientôt rendre visite à de chers amis dans le nord de l’Angleterre, et ayant également assisté récemment à un événement sur la réalité de la vie des gens à travers le Royaume-Uni, les thématiques m’ont semblé similaires. Cet événement présentait une étude qualitative brillamment préparée et présentée par Richard Huntington et Mark Hadfield, organisée par l’APG – The Home for Planners & Strategists et Saatchi & Saatchi (merci encore à tous).
Le film raconte l’histoire d’un ancien village minier du nord de l’Angleterre, désenchanté et laissé pour compte, et ce qui se passe lorsque des réfugiés syriens s’y installent. L’Old Oak, un pub délabré, est le dernier espace public encore en activité. C’est avant tout une réflexion sur l’espoir – ou son absence – vue principalement à travers les yeux des deux personnages centraux : TJ Ballantyne, le propriétaire du pub, et Yara, une jeune Syrienne.
J’ai lu des notes et interviews du réalisateur Ken Loach et du scénariste Paul Laverty, grâce à un entretien et au dossier de presse du distributeur français, dont je partage le lien ci-dessous. Ils ont voyagé pendant six mois à travers le nord de l’Angleterre pour recueillir des témoignages de la population.
C’est sans doute ironique et contradictoire de citer Ken Loach et la recherche marketing dans le même texte. Mais, dans une certaine mesure et avec du recul, les deux visent à comprendre et à raconter des histoires humaines, bien que leurs objectifs finaux soient probablement très différents.
Lorsqu’un journaliste américain demande à Ken Loach pourquoi il est si engagé dans le réalisme social et la politique, voici sa réponse :
Loach : Je n’aime pas trop le “isme”, en fait. Notre point de départ, c’est de raconter des histoires de manière à partager une humanité commune – une façon de faire qui, si nous étions dans une pièce avec eux, nous amènerait à éprouver de l’empathie pour les personnages. Nous comprendrions pourquoi ces gens se comportent comme ils le font. Nous saurions qui ils sont. Nous tirerions nos propres conclusions sur ce que nous voyons, et nous partagerions leurs larmes, nous partagerions les rires.
~Ken Loach
J’aime travailler avec des entreprises, les aider à résoudre des défis complexes en marketing et en stratégie de marque, et comprendre les gens et leurs histoires. Pourtant, je me questionne régulièrement sur la valeur de ce que je fais. À grande échelle, je ne suis pas convaincu que les gens aient réellement besoin de plus de marques ou de publicité.
Au-delà de la simple recommandation du film, je réfléchis tout haut. Je terminerai avec une citation du scénariste Paul Laverty, qui lui-même cite Saint Augustin :
« L’espoir a deux magnifiques filles : la colère et le courage. La colère face à la réalité telle qu’elle est, et le courage pour qu’elle ne demeure pas ainsi. »
~Saint Augustin
Entretien de Ken Loach et Paul Laverty, par Inney Prakash dans Film Comment Magazine
Dossier de presse et informations du distributeur français Le Pacte